Description
Catalogue de l’exposition qui a eu lieu au Musée de la Fondation Martin Bodmer, du 30 octobre 2010 au 30 janvier 2011.
Consacrée à l’histoire de la médecine, cette exposition s’articule de l’Antiquité au XVIIe siècle dans une perspective historique et scientifique, qui souligne aussi la conjonction du vécu de la maladie et des aspects symboliques comme spirituels liés à l’univers de l’Homme.
Après les pratiques surnaturelles et chirurgicales des antiques Egypte et Mésopotamie, l’exposition précise les origines grecques de la médecine ainsi que les vecteurs de transmission du savoir, grâce aux Nestoriens, aux Juifs et aux Arabes. A travers des manuscrits en latin des VIIIe, IXe et Xe siècles, elle suggère une voie occidentale autonome dans la perpétuation de la culture médicale monastique. L’herbier médiéval de Dioscoride ainsi que les traités sur la thériaque réaffirment l’attachement à la nature. Partant de l’anatomie, la main, magnifiée par un texte philosophique de Galien, devient un symbole d’harmonie et de savoir. Au Moyen Age, l’imaginaire antique et l’érudition des savants font coexister Hippocrate avec l’astronomie (« l’Homme zodiacal », l’astrolabe) et l’alchimie.
L’essor de la médecine est plurifactoriel. Influencé par le renouveau humaniste des XIe – XIIe siècles et les écrits de Hildegard von Bingen, qui valorise l’âme, il s’affirme avec l’Hôtel- Dieu, lequel est aussi un lieu de formation. Parallèlement à la science des proportions, l’anatomie réinventée devient quête, et expression de beauté. Suivent la généralisation de manuscrits et d’opuscules médicaux, le développement de la chirurgie et de l’enseignement clinique, et les apports scientifiques du XIVe au XVIIe siècle – John Arderne, Fracastor, Paracelse, Fernel, Paré, Harvey, Fludd, Descartes, Rabelais, Pascal, Kircher, Malpighi, Bonnet. Relevons l’impact sur l’Ecole de Padoue du précurseur Ibn an-Nafis, descripteur de la petite circulation du sang 350 ans avant sa démonstration par Harvey (1628).