1. Germaine de Staël et Benjamin Constant, l’esprit de liberté
du 20 mai 2017 au 1er octobre 2017 – English version
L’année 2017 est marquée par un double anniversaire exceptionnel, puisque l’on commémore à la fois le bicentenaire de la mort de Germaine de Staël (Paris, 14 juillet 1817) et les 250 ans de la naissance de Benjamin Constant (Lausanne, 25 octobre 1767). Cette coïncidence de calendrier est une occasion idéale de mettre en valeur la trajectoire mouvementée et l’œuvre foisonnante de ce « couple » qui compte parmi les plus célèbres de l’histoire littéraire et politique du monde francophone. Pionniers du romantisme et du libéralisme, précurseurs de l’écriture intime, penseurs majeurs de la modernité, Germaine de Staël et Benjamin Constant ont joué un rôle décisif dans la vie intellectuelle de leur temps, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles.
Pour célébrer ce double anniversaire, la Fondation Martin Bodmer accueille une exposition créée en collaboration avec l’Institut Benjamin Constant (Université de Lausanne) et la Société des études staëliennes (Paris). Elle retrace l’itinéraire de ces deux grandes figures, en mettant en évidence la multiplicité de leurs engagements (combat en faveur des libertés individuelles, opposition à Napoléon, valorisation de la culture allemande…), ainsi que la richesse de leurs idées, lesquelles sont encore d’une étonnante actualité. Mettant à profit différents types de supports (manuscrits, livres anciens, tableaux, gravures, objets…), ce parcours permet d’éclairer de manière renouvelée, à travers deux destins croisés, une période charnière durant laquelle s’est dessiné l’avenir de l’Europe, entre Lumières, Révolution, Empire et Restauration.
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Commissariat :
- Léonard Burnand
Directeur de l’Institut Benjamin Constant (Université de Lausanne) - Stéphanie Genand
Présidente de la Société des études staëliennes (Paris) - Jacques Berchtold
Directeur de la Fondation Martin Bodmer
Scénographie :
- Stasa Bibic
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2. Jazz et Lettres
Du 24 juin 2017 au 25 mars 2018 – English version
L’aventure du jazz a profondément rythmé la vie artistique et littéraire du XXe siècle. L’exposition renoue le dialogue engagé entre écrivains et musiciens autour de cette mémoire partagée. Source vive offerte à l’inspiration de Beckett, Butor, Cendrars, Cocteau, Kerouac, Vian, Soupault, Reverdy, parmi tant d’autres, le jazz va conquérir une évidence classique au fil du temps.
Ainsi peut-on commémorer le centenaire du Siècle du jazz marqué par plusieurs événements d’importance : à New York, a lieu le premier enregistrement d’un orchestre de jazz. En Europe, le rythme des ragtimes débarque avec les troupes américaines. À la Nouvelle-Orléans, berceau de la musique noire, la fermeture du “quartier réservé” engendre la diaspora des premiers jazzmen vers le nord. Enfin, Darius Milhaud, jeune musicien d’avant-garde, compose L’Homme et son désir sur un argument de Paul Claudel pour un ballet aux rythmes afro-américains (on pourra découvrir la partition autographe).
Dans les vitrines, trônent en bonne place le Jazz (1947) de Matisse, le roman mythique de Boris Vian, L’Écume des jours, ou Negro-Anthology (1934) de Nancy Cunard : premier manifeste militant pour la culture afro-américaine (où le jazz n’est pas en reste). Documents inédits, enregistrements, films, viennent étayer le parcours thématique : occasion de (re)découvrir les chefs-d’œuvre de l’époque ainsi que les meilleures interprétations de Louis Armstrong, Duke Ellington ou Charlie Parker, grâce à un dispositif original de “douches sonores” installé pour l’exposition.
Commissariat : Jacques T. Quentin, Jacques Berchtold et Nicolas Ducimetière
Scénographie : Stasa Bibic
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3. Les Routes de la traduction, Babel à Genève
Du 11 novembre 2017 au 25 mars 2018 – English version
Martin Bodmer a construit sa collection, l’une des bibliothèques privées les plus riches au monde, autour de l’idée de Welt-Literatur. La traduction est au fondement de cette idée même. Il construit sa collection autour de 5 piliers qui sont autant d’aventures de traduction : Homère, La Bible, Dante, Shakespeare et Goethe. Les traductions d’Homère par exemple incarnent toutes les étapes de l’histoire de la notion même de traduction. On s’étripe autour des traductions de la Bible, entre la vulgate de Saint Jérôme et la Réforme de Luther, et elles font exister les langues que nous parlons. Dante fait écho à Virgile, lui-même écho d’Homère : les routes de la traduction sont les routes de la culture. Des trésors de papyri, de manuscrits, d’incunables sont déployés, souvent pour la première fois.
Les routes de la traduction sont aussi les routes du pouvoir – grec, latin, arabe, vernaculaires. C’est de politique qu’il s’agit avec la pratique des traducteurs, un savoir-faire avec les différences qui accueille la langue de l’autre et se transforme en retour. La Suisse, Genève sont des Babel qui parlent quotidiennement plus d’une langue – à moins que ne triomphe une seule, plus pauvre, l’anglais mondialisé…
Cette exposition étonnante rend sensible la différence des langues comme autant de points de vue sur le monde. Elle en joue, avec Goethe et Diderot ou avec Tintin et Heidi, elle met en scène la diversité, celle des idiotismes ou celle des langues des signes. Et si la traduction n’était pas tant une copie qu’une réinvention ?
Commissariat : Barbara Cassin et Nicolas Ducimetière
Partenariat scientifique : Faculté de traduction et interprétation de Genève
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Compléments :
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Remerciements :
La Fondation Martin Bodmer remercie pour leur contribution à cette exposition :
- Une fondation privée genevoise
- La Fondation Yves et Inez Oltramare
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