Description
Martin Bodmer a d’abord envisagé sa collection comme une histoire de l’esprit humain sur quatre millénaires avant qu’il ne vienne à la considérer, dès l’avènement de Hitler au pouvoir, comme l’un des seuls refuges possibles d’un humanisme préservé des mythes nazis.
Au cours des années 1950, Martin Bodmer associera toujours plus son immense bibliothèque à une tentation mystique : assembler un Tout de la culture humaine qui laisserait entrevoir une puissance supérieure à l’humanité. On découvre dans cet essai que l’engagement de Bodmer dans le Comité International de la Croix Rouge à partir de 1939 s’est nourri des mêmes idéaux que son projet intellectuel de collectionneur. La Bibliotheca Bodmeriana est une matérialisation de « l’Esprit de Genève » dans le domaine de la littérature : une utopie concrète au service de la paix mondiale.