2012

1. « Vivant ou mort, il les inquiétera toujours »
Amis et ennemis de Rousseau

du 20 avril au 16 septembre 2012

L’exposition est répartie sur les trois sites de la Bibliothèque de Genève, de la Fondation Martin Bodmer et de l’Institut et Musée Voltaire, sous l’autorité de Gauthier Ambrus ainsi que du professeur honoraire de l’Université de Genève, Alain Grosrichard, tous deux éditeurs scientifiques du livre de l’exposition, à paraître chez Infolio.

Trois siècles d’amour et de haine, une exposition, trois musées
La Fondation Matin Bodmer, la bibliothèque de Genève, et l’Institut et Musée Voltaire se sont associés pour proposer une exposition sur 3 sites. L’œuvre et la personne de Rousseau n’ont pas cessé de susciter des jugements aussi passionnés que contradictoires, qu’il traite de religion, d’éducation, d’arts de la scène ou de musique, rien de ce qu’il a écrit ne laisse indifférent. Il a tout mis en question, lui-même compris. Chaque institution présente une période particulière, à travers des trésors exceptionnellement dévoilés pour l’occasion.

Fondation Martin Bodmer « Les Révolutions »
Dans les dix ans qui suivent sa mort, l’auteur d’Emile et de la Nouvelle Héloïse devient l’objet d’un véritable culte.  A partir de 1789, c’est de l’auteur du Contrat social que vont se réclamer les hommes de la Révolution. Mais le Rousseau qui hante le siècle ne se réduit pas au philosophe politique. L’exposition à la Fondation Martin Bodmer, rappelle que l’ensemble de son œuvre a profondément marqué les principaux écrivains du siècle, même si certains, comme Chateaubriand ou Lamartine, en viendront à renier celui qu’ils avaient autrefois adoré.

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Bibliothèque de Genève « Au siècle des Lumières »
Jusqu’alors inconnu du public, Rousseau devient soudain célèbre, en 1751, avec la parution de son Discours sur les sciences et les arts, qui suscite aussitôt la polémique en paraissant condamner les acquis de civilisation.
L’exposition à  la BGE permet au visiteur de découvrir nombre de manuscrits exceptionnels ou d’éditions originales, non seulement de Rousseau, mais aussi de Voltaire, de Diderot, ou de ceux qui ont pris parti pour lui ou contre lui, dans les grands débats qui marquèrent le siècle des Lumières.


Institut et Musée Voltaire « Les Temps modernes »
 Nietzsche avait eu beau le traiter d’ « avorton idéaliste et canaille », les premières années du XXè siècle semblaient annoncer un rapport apaisé à Rousseau. Les divers documents présentés dans à l’Institut et Musée Voltaire montrent qu’il n’en est rien. Depuis une cinquantaine d’années, les interprétations nouvelles se sont multipliées, prenant en compte l’œuvre de l’écrivain, inséparable de celle du philosophe. Cette œuvre – aujourd’hui partout traduite dans le monde  – n’en finit pas de faire question. S’il n’inquiète plus vraiment, Rousseau nous regarde encore.

http://www.ville-ge.ch/bge/imv/musee/exp_en_cours.html

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2. Janusz Korczak – Hans Georg Friedmann,
pour que vivent les enfants

Du 27 septembre au 4 novembre 2012

Hans Georg Friedmann est né le 23 novembre 1928 à Vienne. Son père, Hugo Friedmann, propriétaire d’une manufacture de textiles, et sa mère Hilde, appartenaient à la bourgeoisie juive viennoise. Homme de grande culture, Hugo possédait une riche bibliothèque comprenant des livres et des incunables de toutes les langues et de toutes les époques. Ayant mis ses compétences au service de la communauté juive viennoise, il y anima de nombreuses manifestations culturelles et fut, pendant plusieurs années, le conservateur du Musée juif de Vienne. En 1938, le régime nazi confisqua les biens de la famille Friedmann et l’obligea à s’installer dans un misérable logis. C’est là, alors que ses droits les plus élémentaires – comme celui d’aller à l’école publique – lui étaient l’un après l’autre déniés, que Hans Georg, vers l’âge de 10-12 ans, entreprit l’écriture d’un feuilleton de 13 aventures dont le héros, Tom Lasker, venait à bout des pires criminels et corrigeait toutes les injustices. En dépit des circonstances matérielles très difficiles de l’époque, Hans Georg apporta un soin admirable à la rédaction, l’illustration et la mise en pages de ces petits livres. Ce n’étaient que des livres d’enfant, naïfs et sans prétention, mais ils étaient le reflet d’une âme poétique et créative qui refusait de se laisser sombrer dans la mélancolie que les persécutions et les privations de l’époque auraient pu légitimement susciter. Ces aventures étaient des moments d’espoir et de rêverie, dans les pires circonstances. Et le rêve a aussi sa valeur.

En octobre 1942, Hans Georg fut déporté avec ses parents et sa petite sœur Liselotte à Theresienstadt, la vitrine nazie des camps pour la Croix-Rouge, et de là, en octobre 1944, à Auschwitz où sa mère et sa sœur furent assassinées.

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Transférés d’Auschwitz à Dachau, Hans Georg et son père y furent astreints à des travaux forcés et y moururent peu de temps avant la libération, au printemps 1945. Hans Georg avait 16 ans. Confiés, juste avant la déportation, à une ancienne femme de ménage des Friedmann, les manuscrits de Hans Georg furent remis après la guerre à sa tante qui avait échappé à la Shoah. Ils constituent aujourd’hui le témoignage d’un combat qui n’est jamais perdu, même au seuil de l’anéantissement : celui qui affirme, en surmontant le désespoir, le malheur et même la mort, que la créativité, la culture, la poésie et l’imaginaire sont là pour préserver notre dignité. Un enfant a écrit pour d’autres enfants et l’acte de créer s’est affirmé contre ceux qui leur déniaient le droit d’exister. Dans l’été 1942, deux semaines avant leur extermination à Treblinka, Janusz Korczak, le grand pédagogue et écrivain juif polonais, fit donner par les enfants de l’orphelinat du ghetto de Varsovie une représentation publique du Postier de Rabindranath Tagore.

Afin que ce témoignage demeure, l’Association suisse des amis du Dr Janusz Korczak et la Fondation Bodmer se sont unies dans l’édition d’un petit coffret qui rassemble sous forme de fac-similés 4 des 13 aventures de Tom Lasker, ainsi qu’un fascicule explicatif en français, allemand et anglais. Ce coffret sera adressé à l’ensemble des musées et lieux de mémoire de l’holocauste dans le monde, ainsi qu’à divers enseignants de la pédagogie dans des universités européennes. De plus, du 27 septembre au 4 novembre 2012, la Fondation Bodmer présentera au cœur de ses collections les manuscrits de Hans Georg Friedmann, ainsi qu’une exposition consacrée à Janusz Korczak.

Dr Daniel Halpérin  |  Pédiatre
Ancien privat-docent à la Faculté de Médecine de Genève
Président de l’Association suisse des Amis du Dr Janusz Korczak

Prof. Charles Méla  |  Directeur  de la Fondation Martin Bodmer
Président du Centre européen de la culture

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3. Les mots et les monnaies,
de la Grèce ancienne à Byzance

du 24 novembre 2012 au 31 mars 2013

 

Les monnaies anciennes de l’Antiquité grecque et romaine continuent de nous fasciner par la beauté de leurs images et de leurs inscriptions. Les hommes ont représenté sur ces pièces leurs dieux et leurs maîtres, les planètes et les cités, les héros et les légendes, et les textes mis en regard en disent l’histoire, la poésie et le sens…

Voilà que ces objets nous parlent. Ils témoignent de questions fondamentales : affirmation de l’identité, confrontation avec l’autre, lien au sacré et à la croyance, interrogation sur les frontières et sur la mort, inscription dans la mémoire, transmission culturelle.

Invitation au voyage dans l’espace et dans le temps, les monnaies et les manuscrits exposés esquissent les étapes de près de vingt siècles d’histoire, de la Grèce « inventant » la démocratie à la gloire puis au déclin de Byzance. Reflets et mémoire d’une aventure qui reste la nôtre.

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